L'effet de levier est un concept utile tant dans la finance traditionnelle que dans la finance décentralisée, car il permet de réaliser des profits (ou des pertes) importants à partir d'un capital initial relativement faible. Le considérable potentiel de rendement présenté par le recours à l'effet de levier sur une position s'accompagne également de risques nettement plus élevés que ceux d'un investissement direct.
Le terme "effet de levier" fait référence à une variété de techniques qui amplifient les résultats financiers pouvant résulter de l'investissement d'un certain montant de capital. Cela peut se faire en empruntant ou en concluant des accords tels que des contrats d'options.
Un investisseur peut augmenter son pouvoir d'achat en empruntant des fonds, puis utiliser ces fonds supplémentaires pour acheter un actif dont il pense que la valeur va augmenter, ce qui permet d'obtenir des gains plus élevés qu'en investissant simplement dans cet actif avec son capital initial.
Par exemple, l'investisseur A achète 1 000 $ d'une action, dont le prix progresse de 5 % au cours d'un mois, ce qui lui permet de réaliser un bénéfice de 50 $. L'investisseur B emprunte contre 1 000 $ à un ratio de 1:10 (ou une marge de 10 %), et achète 10 000 $ de la même action. L'identique hausse de 5 % se produit, générant un bénéfice de 500 $, et l'investisseur B peut alors rembourser le montant emprunté, plus les intérêts, après avoir dégagé un rendement beaucoup plus important sur le capital initial.
De même, il est facile de comprendre que, si la variation du prix était une baisse de 5 %, les deux investisseurs subiraient une perte, et celle de l'investisseur B serait également amplifiée. Lorsque les pertes se rapprochent du montant du collatéral, le prêteur exigera de l'emprunteur qu'il dépose davantage de capital ou qu'il vende une portion de sa position pour rembourser une partie du prêt. Cette demande peut s'accompagner de frais de pénalité, et ce en plus de l'intérêt standard lié à l'emprunt initial.
Les exemples ci-dessus sont assez simples, mais, dans la pratique, les investisseurs construisent souvent de complexes systèmes d'effet de levier au sein desquels la chute du prix d'un actif peut avoir un effet domino sur plusieurs investissements différents. De cette manière, un investisseur en position de fort effet de levier risque de perdre beaucoup plus que le collatéral initial, qui représenterait la perte maximale pour un investissement direct.
Non seulement tous les outils de levier qui existent dans la finance traditionnelle ont également leurs équivalents dans la DeFi, tels que les emprunts ou les options, mais l’on retrouve également de nouveaux concepts comme les tokens à effet de levier.
Étant donné la volatilité inhérente au monde de la DeFi en tant qu'espace financier nouveau et innovant, l'usage d'un effet de levier sur la position d'un investisseur par le biais d'un emprunt doit se faire à partir d'une position de surcollatéralisation dans laquelle la valeur de la garantie est supérieure au montant emprunté. Ainsi, le prêteur ne risque pas de perdre des fonds en cas de fluctuations importantes du prix de l'actif donné en collatéral qui pourrait entraîner sa liquidation.